La banque en ligne, oui, mais pas sur smartphone
La banque en ligne s’est définitivement installée dans les habitudes des français. L’accès internet est plébiscité par plus des trois quart d’entre eux pour les opérations courantes. Par contre, de façon paradoxale, cette utilisation est réservée à l’internet traditionnel, consulté à partir d’un ordinateur.
Moins d’un français sur quatre utilise son smartphone ou sa tablette pour se connecter à sa banque. C’est ce qui ressort d’une étude très complète réalisée par le cabinet de conseil Deloitte, l’année dernière.
Cette différence d’utilisation entre deux types de canaux similaires s’explique à la fois par des habitudes spécifiquement françaises, et par des craintes sur la sécurité, que les banques doivent prendre en compte.
L’héritage du minitel
Le Minitel est entré dans la vie des français en 1980, soit neuf ans avant la création du premier F.A.I. utilisant les lignes téléphoniques, et il réussira à survivre jusqu’en 2012, malgré son interface plus qu’épurée. On dit souvent que le Minitel, avec sa très grande diffusion, à retardé l’entrée de la France dans l’ère du Web 1.0, mais il a aussi habitué très en amont les entreprises, en particulier les banques, à offrir des services en ligne.
Il a aussi donné des habitudes de consommation numérique, qui ont duré longtemps. La consultation se fait chez soi, pas au bureau, assis, en toute sécurité.
Habitude qui se retrouve aujourd’hui sur la consultation de son compte banque en ligne !
L’équipement en smartphones et l’utilisation des données mobiles
58% des français possèdent un smartphone, mais le coût élevé des communications mobiles dès que l’on dépasse le forfait limite encore l’utilisation, malgré la généralisation de la 4G.
En même temps le taux d’équipement augmente extrêmement rapidement (ils n’étaient que 46% en 2014), et surtout, un phénomène de remplacement se produit, puisque désormais, le taux d’équipement en ordinateur baisse, et que, pour la première fois en 2015, l’accès internet fixe à partir de son domicile se fait plus par smartphone que par PC.
Il n’y a donc pas que le facteur de l’équipement qui joue.
Le souci de la sécurité
Dans l’ensemble, les internautes européens sont conscients des risques liés à la transmission de données via leur smartphone. Les connexions Wifi ne sont pas aussi sécurisées que les connexions éthernet, en particulier lorsqu’elles passent par des réseaux publics.
Une étude récente montre que moins d’un tiers des consommateurs européens font confiance aux solutions de paiement mobile.
Or, en terme de sécurité, la consultation de son compte bancaire relève exactement du même type d’opération qu’un paiement mobile.
Vient s’ajouter les craintes liées au piratage des données lors d’un vol de smartphone. Si Apple a fait de tels progrès dans la protection de ses appareils que même le FBI n’arrive pas à « craquer » un téléphone, c’est loin d’être le cas de tous les appareils.
Aussi, il y a fort à parier que l’utilisation des services bancaires en ligne va encore rester prioritairement sur un PC, pendant longtemps, et ce malgré l’augmentation régulière des smartphones et leur sophistication grandissante.